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Les patronages, ça vient d'où ?

Les patronages sont nés au XIXe siècle, d'une réflexion d'hommes et de femmes soucieux d'éducation chrétienne, dans un monde où la jeunesse était livrée à l'exode rural, à des conditions de travail et familiales extrêmement pénibles, à une déchristianisation massive, à la perte des repères éducatifs traditionnels, et aux dangers croissants de la rue des faubourgs...

En effet, lors de la révolution industrielle et de la naissance du paupérisme, dans un climat anticlérical, la création des patronages, semble une réponse adéquate pour aider les familles à éduquer leurs enfants, à assurer la persévérance chrétienne des plus grands, à « patroner » les apprentis dans la jungle du monde du travail, à donner le sens des responsabilités, du don de soi aux pauvres et aux petits.

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Saint Philippe Nerri

le précurseur 

Né en 1515 à Florence de père athée, Philippe Néri devient rapidement un fervent adepte de la religion chrétienne. Il part à Rome suivre des cours de théologie. Philippe sera ordonné prêtre en 1551.

Les sermons de Philippe attirent tant de monde qu'il décide d'organiser tous les soirs une prière publique dans un oratoire. De nombreuses personnes, souvent de jeunes gens et des enfants, viennent à Philippe. Celui-ci aime rire, jouer et plaisanter avec eux. Il s'occupe de ceux qui sont livrés à eux-mêmes : promenades, discussions, jeux, prières, chants et musiques...

Ainsi se profile l'Oratoire, œuvre séculière de prêtres à qui le pape donne en 1575 la vieille église Saint Jérôme à Rome. 

Abbé Joseph-Allemand

L'inventeur

Ordonné prêtre en 1798, l'abbé Allemand entreprend de créer une œuvre d'éducation chrétienne.  C'est ainsi que naît, dans le courant du mois de Mai 1799, l'œuvre de la Jeunesse de Marseille: le premier vrai patro 

En 1917, ils sont plus de 200. Entre-temps les plus grands du patronage (« les aînés »), soutenus par l'abbé Allemand ont loué une maison et encadrent les jeunes. Les premiers animateurs en quelque sorte. 

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La devise de l'œuvre est : "Ici on joue, ici on prie". Cette phrase prononcée par l'abbé en réponse à la visite d'un inspecteur du gouvernement venu fermer l'œuvre et lui demandant ce qui s'y passait, insiste sur les deux dimensions, les deux faces, de la pédagogie instaurée par le fondateur de l'œuvre.

 

Il convient d'ajouter à la dimension sociale du jeu sa dimension physique et intellectuelle qui participent de la croissance de l'enfant ou de l'adolescent. Plus largement, le jeu institue de nouveaux rapports au corps et à l'esprit. L'importance du jeu dans l'intuition pédagogique de M. Allemand transparaît dans ses propos: « Je n'aurais pas confiance en un enfant qui ne jouerait pas, passerait-il des heures en prière à la chapelle ».

La prière, qui passe elle aussi par un apprentissage, occupe aussi le terrain de l'éducation. On remarque ici le souci de faire de la foi non une tradition culturelle mais un acte pleinement vécu et essentiel au projet de l'œuvre.

Les fondateurs

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Père Timon-David 

Ordonné prêtre en 1846, il fonde "l'œuvre de jeunesse ouvrière" (1847) aidé par les « aînés » de l'œuvre du Père Allemand.

Il écrit sur l'éducation chrétienne et réunit autour de lui des jeunes, qui sont devenus  ses collaborateurs les plus proches, pour les former. 

Naît ainsi la communauté des religieux au service de l'œuvre de jeunesse. Jusqu'à sa mort en 1891 il fonde de nombreux patronages. 

Don Bosco 

Très tôt, il a choisi sa voie : s'occuper des jeunes, les préparer à la vie en leur donnant une solide formation technique et surtout, être leur ami pour leur faire découvrir la bienveillance de Dieu. Il fonde son premier Oratoire (patronage) en 1842. C'est en 1862 qu'il rassemble dans une communauté religieuse ses premiers collaborateurs, qui partageaient le même idéal. Ils s'appellent les "Salésiens", par référence à Saint François de Sales, que Don Bosco aimait tant.

L'enthousiasme et la foi de Don Bosco l'ont conduit à lancer sans cesse des projets audacieux. Ce fut un prêtre bâtisseur d'écoles, de patronages, d'internats et même d'églises, un éducateur aux idées pédagogiques modernes, basées sur l'affection et la confiance réciproques.

Il est décédé en 1888, laissant une œuvre magnifique.

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Frédéric Ozanam

La société Saint-Vincent de Paul (1833) avec Frédéric Ozanam, crée une œuvre pour les jeunes des familles visitées par ses membres. Comme les enfants pauvres sont "patronnés" par des personnes des classes privilégiées, cette œuvre s'appellera "Patronage".


Les premiers patronages naissent donc à Paris en 1836. Jean-Léon Le Prevost, confrère de St Vincent de Paul, avec Clément Myonnet et Maurice Maignen, seront les fondateurs des religieux de St Vincent de Paul (1845), voués à l'évangélisation des milieux populaires par les « Œuvres», dont le patronage sera leur outil privilégié d'éducation et d'évangélisation de leur congrégation religieuse.

Le terme "Patronage" a été abandonné dans les années 80 et remplacé par le terme "centre de loisirs" ou " accueil de loisirs".  

C'est le patronage du Bon Conseil à Paris qui a contribué largement à remettre au gout du jour ce terme qui semblait désuet .

Ce terme est porteur de sens et d'histoire.​Les patronages ont aujourd'hui retrouvé une modernité qui se voit et se sent dans le paysage catholique. A l'heure où les parents n'inscrivent plus toujours leurs enfants au catéchisme, le patronage est une réponse concrète et joyeuse! Ancré comme une véritable aide aux familles, avec un souci particulier à l'éducation chrétienne par le jeu et la lutte contre le décrochage scolaire, le patronage a le vent en poupe et de belles années devant lui! ​​ 

En France, en 2022, il existe une centaine de patronages et de nombreux projets voient le jour tous les ans! 

 

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