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Scoutisme / Patronage: points communs et différences ?



Démarrons par la petite histoire:

Le scoutisme: L’idée du scoutisme serait née lors du siège de Mafeking en Afrique du Sud en 1899 durant la Seconde Guerre des Boers. L’officier de commandement Robert Baden-Powell parvient à sauver la ville en utilisant les jeunes de 12 à 15 ans comme messagers, observateurs, sentinelles et éclaireurs. Après la guerre, Baden-Powell rend compte de ses observations dans un petit fascicule destiné aux militaires intitulé Aids to scouting. Il poursuit sa réflexion sur un mouvement de jeunesse qui enseignerait aux enfants la débrouillardise, la foi en Dieu, l’entraide, l’amour de la nature. L’idéal d’une vie chevaleresque sous-tend ce projet de formation, qui se veut à la fois civique, religieux et moral. Un premier camp scout a lieu sur une île du Dorset et, rapidement, les jeunes se groupent en patrouilles puis en troupes. Ils adoptent l’uniforme imaginé par Baden-Powell, inspiré par celui de la police sud-africaine : culottes courtes, foulard de couleur et chapeau à larges bords. Le scoutisme est né. Les patronages: Si Saint Philippe Neri fut le précurseur des patronages en créant dès 1575 le premier Oratorio, nous devons vraiment la création de patronage tel que nous le connaissons aujourd'hui au Père Jean-Joseph Allemand qui ouvrit en 1799 l'œuvre de la Jeunesse de Marseille: le premier vrai patronage. S'en suivent le Père Timon-David à qui nous devons le slogan "ici on joue, ici on prie" puis Don Bosco et Frédéric Ozanam qui ont petit à petit structuré et donné un ADN des patronages aujourd'hui encore existant. lors de la révolution industrielle et de la naissance du paupérisme, dans un climat anticlérical, la création des patronages au début du XXème siècle semblait une réponse adéquate pour aider les familles à éduquer leurs enfants, à assurer la persévérance chrétienne des plus grands, à « patroner » les apprentis dans la jungle du monde du travail, à donner le sens des responsabilités, du don de soi aux pauvres et aux petits. Le terme "Patronage" a été abandonné dans les années 1980 et remplacé par le terme "centre de loisirs" ou " accueil de loisirs". C'est le patronage du Bon Conseil à Paris qui a contribué largement à remettre au gout du jour ce terme qui semblait désuet . Si vous souhaitez lire plus en détail l'histoire des patronages, vous pouvez cliquer ici


NOS POINTS COMMUNS:

- Le scoutisme et les patronages sont tous deux des oeuvres de jeunesse pour accompagner et faire grandir l'enfant, en dehors du cercle familial. Tous deux sont notamment soucieux d'accompagner la responsabilisation des jeunes: au sein du scoutisme ce sont les CP et dans les patronages la pédagogie des Grands Frères et Grandes Soeurs.

- Dans le scoutisme, le parcours de progression est très structuré, le louveteau puis le scout évolue dans sa meute suivant un rituel bien encadré. Dans les patronages, ce parcours de progression existe également. S'il n'est pas aussi cadré que dans le scoutisme, un enfant grandit et prend des responsabilités par des missions de responsabilisation qui lui sont confiées.


- Dans les patronages, les habitudes / rites éducatifs partagés sont propres à chaque structure et à chaque lieu (et parfois à chaque histoire du lieu où est hébergé le patronage). Dans le scoutisme les habitudes sont communes au mouvement auquel il appartient (Scouts Unitaires de France SUF, Scouts d'Europe, Scouts et Guides de France). Les rites, les uniformes sont reçus, vécus et transmis dans le scoutisme. Au sein des patronages ils sont inventés, vécus et transmis.

- Dans les deux mouvements, la formations des encadrants, chefs, animateurs, directeurs est une préoccupation de premier ordre. Au sein du scoutisme ce sont les CEP, au sein des patronages les encadrants passent leur BAFA puis leur BAFD.

NOS DIFFERENCES:

- Le projet éducatif: Dans le scoutisme, le socle du projet éducatif est “imposé” dans l’ADN d’une méthode éducative commune à tous les mouvements (5 buts du scoutisme = Baden Powell + père Sevin le 5è) → pédagogie spécifique, héritage dans lequel s’inscrire. Au sein des patronages, le Projet éducatif “libre” est à rédiger en fonction du public, du cadre, des convictions des fondateurs, des finalités choisies (en lien avec l’éducation catholique et autres : accent sur le sport, sur l’intégration de publics en difficulté…) → pédagogie très contingente, à construire librement - Les intuitions: dans le scoutisme, les intuitions des fondateurs sont encore essentielles mais il y a peu de variétés. Au contraire, au sein des patronages les intuitions ont été multiples et diverses grâce aux nombreuses figures qui y ont œuvré (Don Bosco, Père Timon-David, Frédéric Ozanam par exemple). Chaque patronage est donc libre de choisir le modèle qui l'inspire le plus. - Identité: Le scoutisme a une identité forte mais liée au mouvement auquel il appartient et non à chaque groupe. Chaque patronage peut, lui, formuler, spécifier, travailler sa propre identité. - L'âge d'accès aux activités scouts et patronages: Les enfants peuvent démarrer le scoutisme dès l'âge de 8 ans par les louveteaux ou les jeannettes et y progressent jusqu'à leurs 15 - 17 ans. Dans les patronages la proposition est souvent limitée à 6-12 ans mais des activités pour les + agés sont aussi proposées. - Les temps d'accueil: les patronages sont ouverts plus largement que le scoutisme (sorties 1 ou 2 par mois + un camp l'été). Certains patronages sont ouverts le mercredi après-midi et pendant les vacances scolaires, d'autres tous les soirs après l'école (16h30 - 19h), le mercredi, pendant les vacances. Parfois un camp d'été et/ou d'hiver est proposé. - Connaissance des jeunes: dans le scoutisme l'accompagnement et la connaissance des jeunes se fait dans des temps éducatifs grâce à beaucoup de vie quotidienne mais ils sont plutôt espacés. Dans les patronages, la connaissance et l'accompagnement des jeunes est grande grâce à la proximité et la régularité de l'accueil mais peut-être moins intense en vie quotidienne que le scoutisme (pas de nuit, pas de veillée, pas toujours de repas…). - Structure: dans le scoutisme, la structure est porteuse et reposante car bien cadrée, mais elle n'est de ce fait pas souple. A l'inverse des patronages où la structure est très souple mais demande ainsi beaucoup plus d'implication. - Les patronages ont une approche plus généraliste que le scoutisme et peuvent attirer un public pour qui le scoutisme ne convient pas toujours (fonctionnement en petites équipes, débrouillardise, autonomie promue…). Néanmoins, les patronages proposent moins d'activités qui reposent sur une autonomie accrue. - Mixité: dans le scoutisme les groupes peuvent être non mixtes (SUF et Europe). Les louveteaux et scouts évoluent entre garçons et les jeannettes et guides accueillent les filles. Les patronages sont, généralement, mixtes avec un accueil non différencié filles et garçons même si certains temps de jeux non mixtes sont parfois proposés. - Lien à l'église: dans le scoutisme ce lien se fait par le mouvement (généralement). Il permet de bénéficier des services d’un aumônier mais c’est rarement le cœur de son ministère. Au sein des patronage, le lien à l’Eglise est fait par la paroisse (généralement) → il permet, s’il y est disposé, une implication de proximité avec un consacré de la paroisse. La présence de la figure sacerdotale ou consacrée est au cœur du projet du patronage alors que dans le scoutisme elle est accessoire. Dans le scoutisme, en effet, le consacré n’appartient pas aux instances de décision. L’éducation catholique est portée par le mouvement, sans lien hiérarchique à l’Eglise car pas directement lié à la transmission de la doctrine. Au sein d'un patronage, un consacré a généralement une place au Conseil d'Administration et même, pour la dimension pastorale (participation à des activités de la paroisse et catéchèse si il y a), un rôle non partagé. - Gestion des encadrants: dans le scoutisme les chefs y compris le chef d’unité sont peu stables (éducation des jeunes par les jeunes). dans les patronages les éducateurs sont plus stables, parfois salariés, et le directeur est souvent plus mûr (ne serait ce qu’en âge) que le chef d’unité scout. - Effectifs des jeunes: dans le scoutisme les jeunes ne sont pas plus ou moins stables que les adultes. Dans les patronages la stabilité des adultes et des enfants, stabilité des visages notamment, est une force pour maîtriser la croissance dans la durée. --- Liens utiles:


Les différents mouvements scouts:

Patronages: En France, en 2022, il existe une centaine de patronage. Si vous souhaitez créer le vôtre, rejoignez l'incubateur "Esprit de Patronage" 100 % gratuit et qui vous accompagne personnellement et de A à Z dans votre projet








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