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Ce que l’Église a perdu en oubliant les patronages (et ce qu’elle pourrait y regagner)

Dernière mise à jour : il y a 15 minutes


Le 1er mai, sur CNEWS, Mgr Chauvet est l'invité de Pascal Praud. Au détour de la conversation, il lâche une phrase forte :


"Comme c’est dommage qu’on ait abandonné tous nos patros ! Le patro, c’est quelque chose." Il a tellement raison.


Il y a encore peu, tout le monde savait ce qu’était un patronage. C’était simple, évident : un lieu où l’on vivait, où l’on jouait, où l’on priait. Un lieu qui rassemblait. Qui faisait grandir. Qui donnait une famille à ceux qui n’en avaient pas.


Aujourd’hui ? Le mot même de patronage semble d’un autre temps. Et pourtant, pendant longtemps, l’Église a oublié un trésor.


Patronage
© Alice des Minières

En perdant les patronages, l’Église s’est amputée


L’Église se cherche. Elle se demande : Comment rejoindre les jeunes ? Comment rassembler les familles ? Comment redevenir audible dans un monde qui ne veut plus écouter ?


Alors, on multiplie les plans, les parcours, les synodes… Mais on oublie souvent un trésor humble et puissant : le patronage. Ces lieux simples et joyeux ont formé des générations entières. Des vocations y sont né, des conversions y ont éclaté. Des prêtres, des éducateurs, des familles solides y ont grandi. Certains regardent encore le patronage comme une vieille photo jaunie. Une relique. Ils se trompent : c’est une clé.


Le patronage : un trésor pour aujourd’hui


Chez Esprit de Patronage, on le dit clairement : le patronage est une urgence. Dans un monde où les enfants grandissent seuls, scotchés à leurs écrans, dans des familles paumées et des quartiers délaissés, le patronage est un lieu qui relève. C’est un lieu qui recrée du lien, où l’on joue, où l’on prie, où l’on apprend à servir. Un lieu où chacun a sa place. Un lieu où l’on apprend à grandir. Chaque semaine, des enfants découvrent qu’ils sont attendus, aimés, appelés. Ils reviennent. Et leurs parents aussi. Ils passent du foot à la chapelle sans complexe. Ils reçoivent un foulard, et ils se sentent vivre. Pas par des grands discours, mais par la vie.


Le patronage, c’est l’Église qui s’incarne


Dieu n’a pas envoyé une idée. Il a envoyé un Fils. L’évangélisation, ça ne se fait pas dans le vide. Ça se vit dans un lieu, avec des visages, des gestes, des histoires. Le patronage, c’est l’Église au ras du sol : une Église qui joue, qui rit, qui console. Une Église qui soigne les genoux écorchés et les cœurs cabossés. Une Église qui montre le Christ à hauteur d’enfant. Pas en théorie. En vrai. C’est une Église humble, enracinée, joyeuse… et féconde.


Ce que l’Église a à y gagner


Ce n’est pas de la nostalgie. C’est du bon sens.


En remettant des patronages au cœur des paroisses, l’Église retrouve : des vocations, des paroisses vivantes, des jeunes qui tiennent debout, une présence crédible dans les quartiers.


Une question pour l’Église de France


Combien de curés rêvent de voir des jeunes à la messe… mais n’osent pas ouvrir un patronage ?


Combien de diocèses écrivent des plans pour la jeunesse… sans même prononcer ce mot simple : patronage ?


Et si la clé était là ? Et si le futur de l’Église passait par ce trésor ancien ? Et si la tradition portait en elle l’avenir que nous cherchons ?


Patronage
© Alice des Minières

Le patronage n’est pas un souvenir. C’est une des solutions qu’on s’efforce de faire revivre, en l’adaptant aux réalités d’aujourd’hui : aux familles éclatées, aux rythmes scolaires, aux quartiers délaissés, à la soif spirituelle des jeunes et aux défis d’une Église en quête de renouveau. Ce n’est pas une nostalgie poussiéreuse, c’est une tradition vivante qu’on fait évoluer pour qu’elle parle aux jeunes d’aujourd’hui et réponde aux enjeux pastoraux et sociaux de notre temps.


Un réseau qui renaît : UDP, FACEL, Esprit de Patronage


Heureusement, le feu ne s’est pas éteint partout.


Certaines communautés, elles, n’ont jamais lâché la main des patronages. Les Religieux de Saint-Vincent-de-Paul, les Messieurs Allemand, les Pères de Timon David... Ils ont tenu bon (voir notre chaine Youtube). Fidèles au poste, même quand le vent soufflait fort. Ces pionniers ont montré qu’un patronage n’est pas une mode, mais un service d’Église, un chemin d’éducation, un lieu de transmission.


Depuis quelques années, un réseau se réveille. L’Union des Patronages (UDP) rassemble les énergies, partage les bonnes pratiques et relance la dynamique là où les patros avaient disparu.


Dans plusieurs départements d’Île-de-France, des FACEL locales veillent à garder vivant ce souffle des patronages. Elles soutiennent les associations, accompagnent les projets, partagent des outils. Elles rappellent que le patronage n’est pas une aventure isolée, mais un mouvement collectif, porté par une vision éducative forte : transmettre la joie de vivre ensemble, de servir et de grandir en liberté.


Partout en France, Esprit de Patronage accompagne les porteurs de projets : création, relance, structuration. Nous formons, soutenons, et aidons les équipes à bâtir des projets solides, ancrés dans la paroisse, reliés aux familles.


Ce réseau existe. Il grandit. Il peut changer la donne.


À nous de le reconnaître, de le soutenir, et de le faire grandir.


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