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Pape François: le pape qui goûta l’évangélisation par les patronages


Né en 1936 à Buenos Aires, dans une famille modeste d’origine italienne, Jorge Mario Bergoglio a grandi dans un quartier populaire, avec une vie simple vécue en famille : le travail, la prière et une foi incarnée. S’il n’a pas connu enfant le patronage tel que nous les connaissons aujourd’hui en France, le futur pape François a fréquenté des œuvres paroissiales animées par des prêtres et religieuses, en particulier les Oratoires confiés aux Salésiens de Don Bosco. Il a notamment fréquenté le collège Wilfrid Barón des Saints-Anges à Buenos Aires. Un collège tenu par les Salésiens, auxquels sa famille est attachée : c’est le Père Enrique Pozzoli, prêtre salésien d’origine italienne et ami des siens, qui a baptisé le petit Jorge Mario (25 décembre 1936) et l’a ensuite accompagné spirituellement.


« Je me souviens, petit, d’avoir vu des salésiens qui jouaient avec nous, priaient avec nous. Cela m’a marqué. » Discours du pape François à la Famille salésienne (31 janvier 2019, en la fête de Don Bosco)

Pape François jeune
Jorge Mario Bergoglio Jeune Jésuite, Photo: Compañía De Jesús

Jeune prêtre, il allait visiter les oratoires le dimanche après-midi, pour y confesser des jeunes, mais aussi jouer au foot ou discuter avec eux. Il considérait ces moments comme des oasis de fraternité dans une société argentine de plus en plus fragmentée. Il a d’ailleurs été profondément marqué toute sa vie par cette spiritualité salésienne joyeuse, tournée vers la jeunesse, avec un lien fort entre foi et amitié.


« J’ai vu des prêtres qui jouaient au foot avec les enfants, qui les accompagnaient, qui priaient avec eux, et leur enseignaient à vivre. C’est cela l’Évangile. » (Discours à des éducateurs salésiens, 2015)


Une visite bouleversante à l’oratoire Don Bosco de Buenos Aires


Lorsque Jorge Mario Bergoglio était archevêque de Buenos Aires, il visitait régulièrement les quartiers les plus pauvres, appelés villas miserias. Dans l’un de ces quartiers, les Salésiens tenaient un oratoire de fortune, avec un terrain vague, une petite chapelle et quelques salles faites de tôles. Un jour, alors qu’il venait célébrer la messe pour la fête de Don Bosco, le futur pape, arrivé en avance, remarque un petit garçon qui joue seul avec un ballon crevé. Il s’accroupit, rit avec lui puis prend le ballon dans ses mains et dit « C’est ici que l’Évangile est en train de se jouer. Le ballon est vieux, mais l’enfant est neuf, et Dieu fait tout nouveau. ». Après la messe, il a confié cette intuition éducative forte aux éducateurs présents :


«N’oubliez jamais que vous tenez entre vos mains l’avenir de l’Église. Vous êtes comme Joseph à Bethléem : pas sous les projecteurs, mais indispensables.»

Pape François chez les salésiens de don Bosco à Buenos Aires
Le futur pape François, à l'époque jeune évêque, célébrant la messe chez les Salésiens de don Bosco à Buenos Aires (Argentine)


Un lien affectif avec Don Bosco


Le pape François a souvent cité Don Bosco comme un modèle d’éducateur et de prêtre. Lors d’un discours à la famille salésienne, il a déclaré :


« Don Bosco ne faisait pas seulement jouer les jeunes, il les regardait avec le regard de Dieu. Il croyait qu’aucun jeune n’est perdu. Voilà l’esprit des oratoires : foi, joie, et proximité. »

Il considère ces œuvres de jeunesse comme des « hôpitaux de campagne » pour la jeunesse, capables d’offrir un cadre sain, fraternel et formateur à des jeunes parfois livrés à eux-mêmes. Il insiste sur la nécessité de remettre l’Église au cœur des quartiers et villages, non pas comme une institution rigide, mais comme une maison ouverte, rayonnante de charité. « Les oratoires ne doivent pas être des musées de souvenirs, mais des laboratoires de la foi. » (Rencontre avec les Salésiens, 2019)


Il appelle d'ailleurs les prêtres, religieux et laïcs à ne pas fuir la jeunesse sous prétexte de manque de temps ou de formation. Les jeunes ont besoin de témoins, pas de professeurs, disait-il, en reprenant la célèbre phrase de Paul VI.



Une évangélisation incarnée dans la vie locale, à l’image des patronages


Pour le pape François, l’évangélisation des jeunes ne peut être virtuelle ou désincarnée. Elle passe par des liens concrets, des relations vraies, des lieux où l’on joue, prie, partage des repas, vit ensemble. Il plaide pour une Église « de proximité », enracinée dans les territoires, qui ne se contente pas d’attirer mais qui « va à la rencontre ».


« L’Évangile se transmet dans une vie partagée. Dans un terrain de foot, un chant, un pardon offert, une main tendue. »

Il regrette que trop souvent les villages ou quartiers n’aient plus ces espaces porteurs d’espérance. Dans plusieurs discours, il a encouragé les diocèses et paroisses à relancer les patronages, non pas pour reproduire le passé, mais pour proposer des lieux où le Christ est au centre d’une vie joyeuse et fraternelle. « L’oratoire est un terrain sacré : là où on joue, on prie, on grandit. »


Pape François, vous qui avez tant aimé la jeunesse, intercédez pour nous, afin que de nombreux jeunes découvrent leur place dans la société et se sachent profondément aimés de Dieu.


Que les patronages, ces maisons ouvertes à tous, soient des lieux où chaque jeune puisse grandir et se préparer à prendre sa place dans le monde.


Que les éducateurs les accompagnent sur leur route et soient des témoins de la joie du Christ Ressuscité !


Pape François, Requiescat in pace

Pape François, priez pour nous



Pape François


NB: Les témoignages cités sont des témoignages de prêtres de Buenos Aires, notamment le père Pepe Di Paola, connu pour son travail dans les bidonvilles, qui rapporte dans plusieurs interviews que le cardinal Bergoglio visitait régulièrement les oratoires et encourageait leur travail. Ces témoignages sont repris dans des articles de La NaciónVatican News, et dans le livre "Le Pape des pauvres", de Jean-Marie Guénois.

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